BĀGUÀ – 八卦 – HUIT TRIGRAMMES

BĀGUÀ – 八卦 – HUIT TRIGRAMMES

Au nombre de huit, les BAGUA – bāguà – 八卦 – huit trigrammes, représentent les manifestation de yīnyáng 阴阳 dans la nature.

Le trigramme est l’ancêtre de l’écriture chinoise. Il est composé de trois traits représentant les trois trésors – sānbǎo – 三宝 : le ciel | l’humanité | la terre.

Pour mieux comprendre d’où proviennent les bāguà – 八卦 – huit trigrammes dans la conception cosmologique chinoise il est préférable de lire l’article sur le tàijítú – 太极图 – Schéma cosmologique.


Les trigrammes pleins, le ciel et la terre

« Kūn est force d’accueil, de disponibilité, de consentement, une vaste capacité à s’adapter et à tenir bon en toute circonstances.

L’aptitude à l’endurance et à la fécondité s’exprime par une qualité essentielle, la souplesse. Qui trouve pleinement son efficacité quand elle répond à l’appel du yáng 阳.[…] La terre manifeste sa puissance, le milieu est son domaine, le jaune est sa couleur et le multiple sa manière d’être. […] associé à la période du solstice d’hiver, moment où l’obscurité est à son maximum. »


« qiān est force d’activation, de vigueur, de dynamisme, de puissante capacité à faire surgir le nouveau et à promouvoir la réalisation.

[…] l’aptitude à l’animation et à l’inventivité s’exprime ici par une qualité essentielle, la fermeté, qui trouve son efficacité quand elle entre en résonance avec la souplesse de yīn 阴. […] La forme ancienne (du caractère) soulignait la richesse enfouie sous la terre, la force germinative de yīn 阴 que le soleil (yáng 阳) fait lever comme une pâte. […] associé à la période du solstice d’été, période de culmination de la lumière»


Les trigrammes du bagua liés aux éléments

« zhèn est une secousse violente qui surprend et réveille. Brusque mise en mouvement, dont il faut savoir, selon les circonstances, susciter ou intégrer les effets.

[…] Le tonnerre est invisible, seul son fracas est perceptible. […] lorsqu’on procède à la réunion du yīn 阴 et du yáng 阳, c’est la vie qui éclate à nouveau. La crainte que cette violente mise en route inspire peut-être salutaire si elle invite à mettre à profit l’énergie ainsi réveillée, pour sortir de la torpeur. […] il ne faut pas se laisser désorienter par le tremblement qu’elle provoque, mais profiter de son intensité pour se remettre en route.” Impulsion – mise en route – mouvement 


« xùn est un mouvement de contrainte qui courbe les êtres et pénètre l’intérieur des situations cachées pour en remettre la forme à jour. Comme le vent qui courbe les brins d’herbes sans leur faire perdre leur verdeur (…) accepter que la situation prenne une forme différente de celle que l’on imaginait.

Bien qu’elle puisse se manifester de manière vigoureuse, voire provoquer des réactions d’affolement ou d’hésitation, cette crainte n’est pas aliénation, car elle est productrice à long terme. Comme le montre l’idéogramme (巽), représentant des sceptres posés sur un autel, ou l’antique salut féodal, qui montre la force bridée par le chevalier pour la mettre à disposition de son suzerain, le pouvoir en Chine ancienne résulte toujours d’une allégeance. Qui en est le dépositaire, fut-il au plus haut rang, en donne l’exemple par son obéissance à plus haut encore, à l’image de l’empereur dont le titre solennel est pourtant une marque de sujétion : Fils du ciel.


Les trigrammes de l’axe shaoyin (rein-coeur) du bagua

“lí – 離/离 – le feu – la lumière 

“Clarté, visibilité, conscience, cohérence : il s’agit avant tout d’y voir clair, sans se laisser éblouir par la surface des choses ni emporter par des réactions rapides basées sur l’illusion de l’apparence.

Pour ne pas tomber dans la confusion, l’agitation et les soubresaut à des l’émotivité, la stratégie sera de contrebalancer ces élans par un enracinement lucide […] garder les pieds sur terre. “


“kǎn, l’eau, est profondeur, endurance et peur.

« L’idéogramme dans son ensemble évoque au sens propre un endroit où la terre manque, un trou, une fosse, un piège, un abîme, un précipice (d’où s’écoule l’eau), et au sens figuré un moment où le sol se dérobe sous les pas, les peurs, vertiges, angoisses, et autres ravins du coeur. […] Tardivement associée à l’eau qui coule au fond des ravins, la figure à une forme symétrique […] il appelle par sa dominante yin souplesse et ténacité […] tout en maintenant une certaine fermeté dans le contrôle de la situation. « 


Le trigramme lié à la nature du bagua

« gěn, la montagne est symbole de rigueur, de cohésion, de calme et de solidité.

L’idéogramme […] avait à l’origine le caractère oeil (目) dont la signification va bien au-delà des phénomènes de vision. […] idée de prise de conscience. […] En bas se trouvais le signe général des êtres humains, mais représenté d’une manière particulière […] représenté au moment, où d’un geste brusque et décidé, il se retourne. La particularité de ce geste est de désigner un coup d’arrêt, une stabilisation dans un processus que jusqu’alors on ne maîtrisait pas, comme quelqu’un qui brusquement décide de s’opposer à ce qui l’entraîne et marque sa détermination d’un coup de talon dans le sol. […]

Ensemble les deux parties de l’idéogramme évoquent donc une double réaction : d’abord une prise de conscience qui change la perception, ensuite une fermeté, un enracinement dans le refus de continuer à se laisser entraîner et donc une stabilisation par laquelle il est possible de passer à une autre manière de se situer. […] processus de stabilisation et du passage au niveau de conscience supérieur qui s’opère par la méditation.


« duì, la brume est symbole de communication, de joie et de légereté.

« Le trigramme duì est associé à la bouche et au chamane intercesseur entre les mondes. L’idée d’échange.

« En haut se trouve le chiffre 8 (en composition) […] emblème de tout ce qui est bien rangé et ordonné de manière fluide et féconde. […] système des huit trigrammes. En dessous est représenté 兄 – xiōng, le grand frère, celui qui officie lors du culte des ancêtres. Le rôle d’intercesseur entre les mondes d’en-haut et d’en-bas revenait probablement à l’aîné de la famille, lors des cérémonies primitives. Aujourd’hui c’est le fils aîné qui a la charge de cette relation avec les ancêtres pour l’ensemble de la famille.


Pour aller plus loin sur les BAGUA (bāguà – 八卦) huit trigrammes :

🥰 Source : YI JING – Cyrille J.-D Javary & Pierre Faure

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