Qu’est-ce que le ciel antérieur et postérieur ?

Qu’est-ce que le ciel antérieur et postérieur ?

Ce concept de ciel postérieur et antérieur n’a pas été simple pour moi à appréhender. Il relève en fait de la conception énergétique du Tao qui se dit dào – 道 – la voie. Cette notion se retrouve en astrologie, fengshui et médecine traditionnelle chinoise. Elle est typique de la cosmogonie chinoise.

Pour mieux comprendre je t’incite tout d’abord à lire avant les articles sur « tàijítú – 太极图 – schéma cosmologique » et « bāguà – 八卦 – huit trigrammes ».

Le ciel antérieur – xiāntiān bāguà  – 先天八卦

La représentation du ciel antérieur symbolise l’harmonie parfaite. Ainsi, chaque énergie représentée par un « trigramme » – bāguà – 八卦 est équilibrée par son complémentaire se trouvant en face de lui. L’image dressée du ciel antérieur est par conséquent une image parfaite, immuable.

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Agencement des trigrammes du ciel antérieur

La répartition des huit trigrammes – bāguà – 八卦 se fait selon leur polarité yīnyáng – 阴阳/陰陽. Les chinois positionnent le sud en haut de la boussole. Ainsi au sud et à l’est du sud, nous trouvons les trigrammes yáng – 阳 : du « ciel » – qián – 乾 au « vent » – xùn – 巽, à « eau » – kǎn – 坎 puis « montagne » – gèn – 艮. Le cycle yīn – 阴 commence au nord et se poursuit à l’ouest du nord : de la « terre » – kūn – 坤 au « tonnerre » – zhèn – 震, au « feu » – lí – 離 puis au « brume » – duì – 兌.

L’agencement du ciel antérieur permet de comprendre les combinaisons yīnyáng – 阴阳/陰陽 qui procèdent de l’unité.

Fúxī – 伏羲 (prononcer Fouxi) est le premier Dieu des « Trois Augustes » – sān huáng – 三皇 de la mythologie chinoise. Il possédait une tête humaine, un corps d’animal et une queue de serpent. Fúxī – 伏羲 pouvait prendre l’apparence d’un homme, d’un serpent, d’une tortue ou d’un dragon. Il aurait vécu sur terre au néolithique. On lui prête l’invention des fondements de l’écriture chinoise et du calendrier. Et aussi l’agencement des trigrammes du ciel antérieur, l’utilisation des métaux et l’organisation de l’élevage, de la pêche…

dōnghàn fúxī nǚwā huàxiàng zhuān – 东汉 伏羲女娲画像砖 – Brique représentant Fu Xi and Nü Wa

Eastern Han dynasty (25–220) – Pret du Sichuan Provincial Museum au Met Fifth Avenue.


Le ciel postérieur – hòutiān bāguà  – 后天八卦

La représentation du ciel postérieur symbolise quant à lui les mutations et transformations perpétuelles engendrées par l’interaction des qì – 气/氣 du ciel et de la terre. Sa course commence à l’est par le tonnerre – zhèn – 震; Position la plus extérieur, là où l’empereur sort du palais.

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Agencement des trigrammes du ciel postérieur

Ici, les huit trigrammes – bāguà – 八卦 sont répartis en deux groupes assimilés aux membres masculins et féminins d’une famille. Le « ciel » – qián – 乾 en tant que yáng – 阳/陽 pur incarne le père. La « terre » – kūn – 坤 quant à elle incarne la mère. Les suivants seront donc les fils ou filles. Ainsi « tonnerre » – zhèn – 震 sera le fils aîné, « eau » – kǎn – 坎, le cadet « montagne » – gèn – 艮 le benjamin. Du côté de la mère, « vent » – xùn – 巽 » sera la fille aînée, « feu » – lí – 離, la fille cadette et enfin « brume » – duì – 兌, la benjamine.

L’agencement du ciel postérieur permet de comprendre les combinaisons yīnyáng – 阴阳/陰陽 qui procèdent l’une de l’autre.

Le ciel postérieur et antérieur et les empereurs de chine

Zhōu Wén Wáng – 周文王 (prononcer Djo ) – Roi Wen de la dynastie Zhōu était Duc de Zhōu. Il fonda cette dynastie (1122 – 256 BC) en renversant la dynastie Shāng – 商. L’élaboration du ciel postérieur lui est attribué ainsi que la rédaction des commentaires du guàcí – 卦辞/卦辭. Ce dernier deviendra le fameux yì jīng – 易经/易經 -« Classique des changements » ou « Traité canonique des mutations ».

Le ciel antérieur et postérieur sont essentiels en astrologie – et fengshui.

« L’empereur vient de zhèn – 震. Il rassemble en  xùn – 巽. Accorde des audiences en lí – 離. Distribue les tâches en kūn – 坤. Explique les ordres en duì – 兌. Elabore les plans de guerre en  qián – 乾. S’occupe des travaux publics en kǎn – 坎. Evalue les requêtes en gèn – 艮. »

« L’explication des trigrammes » (shuogua zhuan) du livre des mutations – yìjīng – 易经/易經.

Le concept décrit le processus de l’incarnation par un passage du non manifesté, représenté par le ciel antérieur au manifesté, représenté par le ciel postérieur.

En médecine chinoise, le ciel antérieur évoque ce qui précède à la conception et à la naissance. Le ciel postérieur évoque le manifesté, après la naissance.

En astrologie chinoise et en fengshui, le ciel antérieur évoque la nature des baguages avec lesquelles l’individu s’incarne tandis que le ciel postérieur suggère ce qui est à manifester dans cette vie.

Tu sais tout à présent sur cette notion de ciel antérieur et postérieur. Tu peux approfondir ta compréhension des trigrams ici ou celle du Taijitu.

Pour aller plus loin sur les bāguà – 八卦 – huit trigrammes :

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