AUX ORIGINES DU YOGA – HISTOIRE ET COURANTS

Le Yoga est devenu l’une des activités sportives les plus prisée du moment. Mais combien d’entre nous, pratiquant telle ou telle forme de yoga, en connaît réellement les fondements, la tradition et l’enseignement ?

Il m’a semblé important de « remettre l’église au milieu du village ». C’est pourquoi je vous propose ici une synthèse des origines du yoga, son histoire, ses courants et de sa vocation originelle.

Ainsi on peut dénombrer trois grandes périodes dans le développement et la diffusion du yoga. Et par conséquent un certain nombre de personnalités emblématiques accompagnant ces périodes et courants :

• Antique : Shiva
• Médiévale : Patanjali, Gheranda, Swatmarama …
• Contemporaine : Desikachar, Iyengar, Pattabi jois, Ramana Maharshi, Anandamayi Ma, Swami Satyananda…

Aux origines de Yoga, Shiva, le premier enseignant (Adiguru) de Yoga. Il donne les clés pour surmonter et transcender la tristesse et la souffrance (duhkha, tāpa) inhérente à notre monde.

Tout d’abord examinons ces trois « duhkha » ou « tāpa » autrement appelées les « tāpatraya »:

• ādhyātmika duhkha ou tāpa : souffrance du corps et angoisse du mental. On y trouvera par conséquent les maladies héréditaires, les handicaps ou bien encore les maladies causées par les violations des règles sanitaires et de santé. Comme on peut s’y attendre, il s’agit des excès d’anxiété, d’inquiétudes, attachement et d’aversion…
• ādhidaivika duhka ou tāpa, est causé par daiva : le pouvoir du temps, de la nature, de l’invisible. On pourrait dire qu’il s’agit du destin ou de la fatalité. Dans ce cas, il s’agira de maladies saisonnières, de misères causées par les dévastations naturelles, de souffrances causées par la magie noire ou bien encore des tribulations naturelles dues à la faim, la soif ou la vieillesse.
• ādhibhautika duhkha ou tāpa, quant à elle, est causé par d’autres espèces vivantes tel qu’animaux sauvages, serpents, ennemis.

Les maladies héréditaires ou les handicaps, doivent être endurés. En revanche, les maladies saisonnières ou provoquées par à un tiers peuvent être évités en prenant des précautions. Toutefois, c’est en élevant le mental au niveau de l’Esprit, en transcendant les limitations imposées par le corps et le mental que l’on peut réellement dépasser les tāpatraya.

La voie du yoga permet de surmonter la souffrance et les déséquilibres que nous sommes tous amenés à rencontrer dans notre vie. Ainsi, la pratique de Yoga, qui ne se limite pas à des asana, permet de créer une expérience de paix, d’harmonie et de créativité.

Aux origines du yoga, un Dieu ?

Shiva – Siva – Civa autrement appelé « Le Bienfaisant, celui qui porte bonheur », est une déité indienne dès plus vénérée. Il organise le monde et représente la destruction qui amène à la création d’un monde nouveau. C’est lui qui enseigneme aux humains la voie du Yoga.

Il détruit le mal et l’ignorance et représente la source créatrice en sommeil. C’est le patron des ascètes. Armé d’un trident – Trishula appelé Vijaya (victoire) représentant la création, la préservation et la destruction, il tient également un petit instrument de percussion à la main. Appelé damaru, tambour à deux faces, il symbolise la pulsation cosmique à l’origine de la création de l’univers.

La légende dit que son troisième œil (symbole de la connaissance spirituelle) foudroie tout ce qu’il regarde c’est pourquoi il le garde fermé. Son emblème est le lingam.

De cette racine, Yoga sera désormais diffusé sous différentes formes par Dattatreya, Vasishtha, Vishwamitra, Matsyendranath et Gorakhnath.

De cette racine, Yoga sera désormais diffusé sous différentes formes par Dattatreya, Vasishtha, Vishwamitra, Matsyendranath et Gorakhnath.

Cette période est incarnée par Patanjali, Gheranda, Swatmarama et d’autres écrirons les premiers textes de référence sur Yoga. En réalité, ils donneront aux différentes branches antiques les noms des pratiques que nous connaissons aujourd’hui :

• raja yoga ;
• karma yoga ;
• bhakti yoga ;
• jnana yoga ;
• hatha yoga ;
• kriya yoga ;
• kundalini yoga

aux origines du yoga, son histoire, ses courants et de sa vocation originelle

Swatmarama développe et diffuse la pratique du Hatha Yoga Pradipika au 15ème siècle. Grâce à la pratique de ce yoga, les forces solaires et lunaires s’harmonisent, s’équilibre et assurent une bonne santé physique et un bien-être global.

Narada et Shandiliya quant à eux ont développé la pratique et les principes du Bhakti yoga. Un courant mettant l’accent sur la gestion des émotions.

Chacun de ces grands maîtres a mixé philosophie védique et upanishadique d’une part et fusionner structures du tantra et système philosophie yogique d’autre part. Vingt deux textes verront le jour dont les plus emblématiques sont :

• Patanjali yoga sutra : thèse sur le raja yoga et la gestion du mental
• Yoga Chudamani Upanishad : décrit le processus de la Kundalini et des chakras.
• Hamsa Upanishad : décrit la pratique Ajapa et Dharana et les bénéfices de la méditation

Cette période débute au début du 19^ème siècle lors de la ré-emergeance du yoga.

Notamment grâce à Swami Vivekananda et un yogi himalayen appelé Babaji dont les successeurs seront Sri Yukteshwar, Lahiri Mahashaya and Paramahamsa Yogananda. Les maîtres actuels de ces courants sont Ramana Maharshi (Jnana yoga) and Anandamayi Ma (Bhakti yoga).

Dans les années 20,  à Mysore, Krishnamacharya revisite la tradition de hatha yoga qui sera ensuite diffusé par Desikachar, B.K.S. Iyengar (yoga Iyengar) et pattabi jois (Ashtanga yoga).

Au même titre que ces contemporains, Swami Sivananda, à Rishikesh développe un système de yoga intégrant les facultés de la tête, du cœur et des mains pour éveiller le soi. Ainsi, il fonde dans les années 5o, la « Divine Life Society » qui enseigne le yoga intégral et qui diffuse le yoga partout dans le monde. Parmi les enseignants, Swami Satyananda fonda la Bihar School of Yoga.

Face à cette histoire synthétique du Yoga sur ces grandes périodes, voici ma petite histoire d’amour avec le Yoga au fil de ces années.

J’ai commencé à pratiquer Yoga sous sa forme Iyengar quand j’avais 25 ans. Mais ce yoga ne convenait pas trop à l’époque à mon impétuosité. Je me suis donc tournée vers le Ashtanga Yoga que je trouve très dynamique et martial. Après plusieurs blessures, j’ai commencé à pratiquer tout les matins quelques enchaînements sur un rythme plus doux. En mettant l’accent sur les postures privilégiées d’étirement des méridiens, le pranayama et les sons. Puis j’ai découvert le Hatha avec Pankaj Ji : Pankaj Yogapeeth | Rishikesh, puis Nitin Ji que je recommande yous deux chaudement! Je pratique également le Yoga Nidra et la méditation Antar Mouna découvert avec Swami Niranjanananda Saraswati de la Bihar school of yoga.

Yoga fait partie intégrante de ma vie. La pratique quotidienne est salutaire pour moi d’un point de vue santé ! En outre, la voie du yoga permet de travailler pleinement sur le mental, les émotions, le sens de son incarnation. Je transmet aujourd’hui le fruit de mes expérience à ceux qui veulent découvrir cette merveilleuse voie.

tāpatraya – Les trois misères

La souffrance et la tristesse sont partie intégrante de la vie. Cependant, connaître leur cause, leur origine, les catégoriser, permet de minimiser leur impact. Les tāpatraya sont ainsi :

• Adhibhautika désigne la sphère des actions terrestres, relative aux êtres humains. Dans le tantra, il s’incarne ainsi dans les trois chakras inférieurs, ou centres psychiques de pouvoir –Mulādhāra, Svādhişţhāna et le Manipura. Il s’agira des souffrances liées aux incidents naturels et climatiques.

• Adhidaivika désigne le plan céleste ou astral, le monde des dieux et des déesses, des forces invisibles, au-delà du plan physique et spirituel, ce qui relève du destin tout compte fait. Il s’incarne dans les trois chakras mineurs ou sous-centres dans la tête, appelés Golāta, Lalāta, et Lālana. Il s’agira des souffrances liées au Karma.

• Ādhyātmika désigne le tandem corps-esprit. C’est la raison pour laquelle il s’incarne dans les trois chakras supérieurs ou centres de pouvoir, Anāhata, Visuddha et Ājñā. Il s’agira des maladies internes.

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